Un étudiant haïtien à Orléans, chronique 001
Comment commencer ce papier déjà ? L’idée de voyager m’a toujours habité. J’étais toujours attiré par cette image, faire ses bagages et partir vers des horizons inconnus. Je ne suis pas le seul, tous les humains portent en eux ce besoin d’évasion. N’est-ce pas la raison pour laquelle l’industrie du voyage fleurit à un tel rythme ? Partir pour découvrir, mais aussi partir pour revenir, parce qu’il y a un chez soi qui vous attend douillettement.
Mon premier voyage hors d’Haïti fut une expérience à Madagascar. Beaucoup d’heures d’avion, mais comparé à ce que j’ai expérimenté, aux visages que j’ai croisés, aux conversations que j’ai eues, 22 heures de vol valaient amplement la peine. J’ai compris que voyager à travers les couloirs du monde peut nous aider à combler des espaces en nous. C’est comme un grenier qu’on remplit de petites vies, de voix, de sourires, d’odeurs, de saveurs. À un moment donné, ils refont surface et construisent ce que nous avons tendance à appeler souvenirs.
Bienvenue à Orléans
Dans ma volonté de découvrir le monde et surtout après maintes démarches, je me retrouve aujourd’hui à Orléans pour faire des études. Je découvre en même temps une histoire ancrée dans la mémoire de tout un peuple. Des rues que Jeanne d’Arc et le général Charles De Gaulle ont parcourues. Je découvre un rythme de vie cadencé, une courtoisie qui vaut la peine d’en parler. Je tombe lentement amoureux de cette ville, de ses habitants, de ses légendes, ses personnages et ses repères. Je ne suis pas qu’un simple étudiant étranger qui fait des études, je suis à un carrefour intéressant de ma vie et je fais le plein pour l’avenir. Comme une ombre affamée, je fais le plein de bruits, de sourires, de saveurs, d’odeurs, d’images et de paroles.
Orléans est une ville à découvrir posément. Défaire ses bagages, se munir d’un manteau pour se protéger du vent frais qui souffle sur la ville et sortir respirer l’oxygène orléanais à pleins poumons. Je suis là pour des études, mais aussi pour vivre, pour expérimenter, pour partager l’histoire d’une ville déjà légendaire.
Commentaires