Lettre à un ami

Article : Lettre à un ami
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6 décembre 2016

Lettre à un ami

Futé Marketing
Futé Marketing

Les commentaires des uns et des autres, certains acerbes d’autres plus doux m’ont amené à lire ton billet. Je l’ai lu d’un trait et ton texte m’a permis de jeter un regard sur mon parcours, mes attentes. Loin de moi la prétention de te critiquer.

Je ne saurais compter le nombre de fois où mon nom n’a pas figuré sur les listes. Nombre de concours de journalisme, d’écritures, où ce que j’ai écrit a laissé le jury de marbre. Je ne saurais compter le nombre de fois où j’ai douté de ce feu en moi. Certaines fois j’ai cru que ce que j’écrivais n’avait aucune valeur. Je voulais l’approbation des autres pour valoriser ce que je faisais, j’ai connu beaucoup de déceptions, j’ai même été proche de la déprime. Et dans cette course folle pour publier, avoir une mention, être invité, j’ai failli oublier pourquoi j’avais commencé à écrire.

 L’écriture, une aventure solitaire

pour le plaisir d'ecrire
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Mon frère, j’espère grandement que tu lis ces lignes. Ne perds pas de vue les raisons qui t’ont poussé à tenir une plume un jour. Ne perds pas cette étincelle. L’écriture est ta liberté. L’écriture est ton univers. J’ai grandi dans une petite ville, avec l’impression d’avoir été la plupart du temps incompris, la lecture et l’écriture ont été mon refuge. J’ai créé mon monde. Un univers où  je me sentais accepté, bien au chaud. Et ce cocon me protège encore aujourd’hui contre tant de choses. Le blogging et les réseaux sociaux sont venus longtemps après. Longtemps après les cahiers bien remplis de réflexion et les bouquins chargés de souvenirs.

L’écriture est une aventure solitaire. C’est un chemin que tu dois emprunter seul, fais le pour toi, pour ce petit garçon au fond de toi, ce rêveur que personne ne peut taire. N’écris pas pour un prix ou pour un voyage, n’écris pas pour une place dans la société ou pour être reconnu à chaque coin de rue. Écris par ce que ça te démange comme une maladie. Écris parce que tu n’as plus le contrôle sur la plume et sur l’encre. Écris parce que les mots te réveillent la nuit en sueur.  Écris parce que trop d’univers habitent tes paupières.

Rentres dans ta chambre ou vas quelque part où tu te sens toi, vulnérable, défais toi de ta carapace, enlève les moindres traces de maquillage. Redeviens aventurier, redeviens un enfant, prends ta plume et ton cahier, dessine ton monde à toi. Construis ce cocon dans lequel tu pourras retourner quand la célébrité, les photographes, les paillettes, les likes, les shares, les invitations sur papier glacé, les longs dîners ne seront plus. Construis ton univers, celui dans lequel tu es tout ce que tu veux.

Frère, sur le sentier de la vie, les portes se fermeront. Certaines fois on fera semblant de ne pas te reconnaître. La blessure sera douloureuse, mais elle sera aussi ton magma. Cette énergie qui te permettra de rebondir. Ne laisse personne te définir. Ne laisse personne te coller des épithètes. Tu es ton propre créateur. Je ne veux pas croire que ta motivation pour écrire s’était réduite à un seul horizon quand il y a l’immensité qui t’attend.

Vas-y frère, reprends ta plume. Il y a trop de rêves à cristalliser.

 De Port-au-Prince Haïti  avec tout l’amour d’un blogueur.

 

 

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Commentaires

carl Henry
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Merci. Merci. Merci encore. Cette lettre est a moi et je viens de me dire une chose. Elle est profonde ta missive et je ne saurais rester indifferent a vos mots. Je vais prendre mon stylo et me mettre a depeindre mon pelerinage.

Soucaneau Gabriel
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Vas y mon ami. Laisse couler ton vécu. Habite l'univers.

Arva FAJELE ABASSE
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C'est beau Gabriel ! Tu écris bien, n'en doute jamais ;)

Soucaneau Gabriel
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Merci d'avoir lu Arva.