Soleil d’Été met les enfants sur le devant de la scène

Article : Soleil d’Été met les enfants sur le devant de la scène
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31 juillet 2017

Soleil d’Été met les enfants sur le devant de la scène

L’émission Soleil d’Été revient pour sa 9e saison. Le rendez-vous estival de Radio Télé Soleil crée une plateforme pour les enfants, public souvent oublié de l’audiovisuel en Haïti, et réunit des milliers de téléspectateurs sur leur divan le soir. Le concept est clair, un concours de chant qui met en valeur les talents des enfants. Mais ce qu’il faut aussi retenir de cette émission, c’est que ce n’est pas seulement un plateau pour chanter, Soleil d’Été est aussi un lieu de rencontre, de socialisation, où les enfants viennent pour s’amuser, créer des liens, apprendre, jouer, s’exprimer, se dépasser.

Courtoisie: Télé Soleil

C’est une rencontre annuelle que les enfants ne veulent pas manquer, en tant que téléspectateurs, spectateurs et participants, ce qui démontre une soif de leur part pour du contenu de leur âge. Sur la cour de Télé Soleil et dans les coulisses de l’émission, c’est aussi un mois pour oublier les différences érigées et entretenues par la société : Couleur de peau, religion, classe sociale ou situation financière. Au sein de l’institution, les barrières sont tombées, ils ne sont que des enfants et c’est tout ce qui compte.

 Une 9e édition qui annonce des couleurs

Courtoisie : Télé Soleil

Une centaine d’inscrits prendront part à l’émission cette année, moins que l’année dernière, explique Père Claudy Duclervil. C’est un choix stratégique, vu l’aménagement de l’espace réservé pour le tournage, pour permettre une meilleure circulation des enfants sur les lieux de l’émission. Un décor flambant neuf, des clowns aux costumes colorés et festifs se préparent à égayer le cœur des enfants tout un mois durant.

Créer plus de contenu pour les enfants

L’audiovisuel en Haïti ne songe pas à créer des émissions pour les enfants. C’est un constat. Un rapide coup d’œil sur les chaines de télévision et de radio nous permettra de se rendre compte qu’il n’y a pas beaucoup ou pas du tout d’émissions que les enfants peuvent regarder et écouter. Ils sont les grands oubliés. Autre constat tout aussi désolant est le langage qu’utilisent certains journalistes. On a l’impression qu’ils oublient qu’il y a des enfants qui écoutent. Le langage grivois de la rue est servi sur un plateau sans ménagement. La ‘’rue’’ s’est doucement incrustée dans les contenus par ces journalistes qui veulent paraitre branchés. Ils oublient que la radio et la télévision doivent donner le ton à la rue et non l’inverse.

Créer du contenu pour l’audiovisuel demande des fonds. Et c’est ce qui incite peut-être les propriétaires de chaines de télévision à se tourner vers l’extérieur, du tout cuit, des films et des séries télévisées qu’ils bombardent aux téléspectateurs. Et souvent ces films et ces séries télévisées ne sont pas contrôlés et les enfants deviennent des consommateurs-victimes de ce type de programmation où violence, sexe, et langage grossier constituent le menu.

Aujourd’hui en Haïti, les activités à caractère social et éducatif qui peuvent élever l’esprit et enrichir le débat dans la société ne sont pas la priorité des institutions qui peuvent financer. On retrouvera plutôt leurs noms sous les affiches de bals, de festivals, de soirées DJ, de soirées de tout acabit. À croire que selon eux, une société ne se construit que sur de l’instantané. Et après ils font semblant d’être surpris face à la déchéance et la médiocrité qui sévit, dont eux-mêmes sont en partie responsables. Si on n’investit pas dans l’humain, comment peut-on oser prétendre au changement.

Radio Télé Soleil est une institution à saluer pour les initiatives qu’elle prend depuis sa création. J’épelle au Soleil, Mains à la pâte, Soleil d’été, Pidetwal sont des émissions créées pour les enfants et les adolescents et ils sont au cœur de ces initiatives. Provoquer l’esprit d’équipe, la créativité, la quête de l’excellence, briser les distances, découdre les préjugés, démonter les complexes sont, pour ne citer que ceux-là, la philosophie de cette institution qui fêtera sous peu ses 40 ans d’existence.

 

 

 

 

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